Les auteurs et autrices amoureux-ses des îles présentent leurs œuvres.

Albert Leblanc
Ce ne sont pas tous les Madelinots qui sont nés pêcheurs, mais je peux dire que tous ont de l’eau salée qui leur coule dans les veines. Voir ce qui existe de l’autre côté de l’horizon, c’est ce qui mijotait dans l’esprit d’Albert LeBlanc. « L’horizon me laissait songeur », dira-t-il. Après des études commerciales et un parcours au sein de l’Aviation militaire royale canadienne (la RCAF), il est transféré en France avec les forces de l’OTAN. En 1971, il obtient une licence en comptabilité et en administration industrielle. De retour au Québec, il complète une maîtrise en administration publique avant de devenir PDG d’une société d’État. Pendant cinq ans, en tant que secrétaire particulier de Jacques Parizeau, il prépare sa retraite… et achète son premier voilier, renouant ainsi avec ses racines profondes.
Cette retraite, il l’avait imaginée depuis longtemps. Il acquiert donc un véritable grand voilier, le Foxtrot, qu’il apprendra à gouverner, à gréer, et surtout à aimer. Ce bateau l’amènera à braver les dangers tout en lui offrant la sérénité de la navigation en solitaire. Il lui aura fallu plus de dix ans pour accomplir cette odyssée qu’il nous partage aujourd’hui.
Audacieux, tout comme sa sœur Denise, première femme députée et ministre en poste à accoucher au Québec au Québec — combien admirables ils sont tous deux!

Arthure (Pierrette Molaison)
Née aux Îles de la Madeleine, Pierrette Molaison, de son nom d’artiste Arthure, nous invite dans son univers d’artiste peintre. Par ses tableaux à l’avant-plan, elle nous raconte sa vie d’artiste insulaire, son enfance et son adolescence dans son petit village, La Côte de l’Étang-du-Nord, ses exils et ses expériences. Revenant à ses origines, elle s’amarre à La Côte où elle peint et s’inspire de la mer, des couleurs du temps et des gens qui y vivent. C’est aussi un parcours historique à travers La Côte qu’elle nous propose. Le port de pêche a connu l’effervescence des années d’après-guerre alors que le poisson était en abondance et les commerces foisonnants.
Incontestablement, l’artiste madelinienne, Arthure, a suivi un itinéraire résolument artistique. Son parcours académique et sa formation continue ont affiné son talent d’artiste pluridisciplinaire. Pour Arthure, le trait de crayon, le coup de pinceau ou la coupe au ciseau ne cherchent pas de chicane. Au contraire, métiers d’art, art visuel et littérature se croisent, comme chaîne et trame, dans ses créations picturales comme dans celles à trois dimensions. Arthure est aujourd’hui une artiste professionnelle accomplie, novatrice et toujours pleine d’allant. Ses œuvres témoignent d’une fameuse maîtrise des gestes et techniques et elles attestent d’une créativité, toujours renouvelée.
Arthure, l’artiste affairée à son atelier Le Flâneur est une personnalité à la fois discrète et largement rayonnante. Des centaines de ses œuvres sont disséminées dans les chaumières d’ici, et tout autour du monde. « J’ai reçu en héritage un précieux trésor, la mer qui m’entoure, un trésor vivant. Je navigue sur les mots tout en ayant à cœur de peindre les vagues. Suprême effort que celui de capter ses mouvements. Je m’enlise, je prends des risques, j’écope, et puis je remonte à la surface. La mer me prend dans ses bras et… me conduit à bon port ! J’aime écouter les gens raconter leurs histoires, entendre leurs accents, connaître leurs coutumes et la façon qu’ils ont de s’amariner à la vie insulaire. Les expressions humaines sont aussi versatiles et innombrables que peuvent l’être les couleurs de la mer, des cieux, des saisons aux Îles » dit-elle.
Tout bas, avec sincérité.

Georgette Renaud et Daniel Projean
« Il ne faut pas croire toutes les histoires inventées », telle est la sagesse de la grand-mère de Georgette Renaud. Georgette, originaire de Kénogami, est la fille de parents madelinots. C’est en rencontrant Daniel Projean qu’elle s’engage dans un voyage fascinant à travers les îles, où ils passeront douze années riches en découvertes.
Ensemble, ils plongent dans un univers peuplé de contes, de légendes, de récits et de palabres. Leur dernier recueil, véritable source d’inspiration, offre des clés précieuses pour stimuler l’imaginaire. Qui a dit que le troisième âge devait être synonyme de repos ? Georgette et Daniel se sont lancé un défi : aider les aînés à écrire leurs souvenirs et à nourrir leur créativité. Au fil de leurs rencontres, les légendes prennent vie, et la sagesse des palabres se mêle aux rires des menteries. On te croit sur parole, Daniel !

Jocelyne Landry
Aborder les côtes, histoire maritime et construction de bateaux de bois aux Îles de la Madeleine. Magnifique livre, dont l’écriture dénote l’intelligence et la poésie de son autrice, Jocelyne Landry. Tout est parfait dans ce livre : les textes, les photographies, la mise en page, un bel hommage à l’archipel, à ses constructeurs navals, à leur métier et leur passion.
« En repensant aux rencontres qui ont jalonné ce parcours, c’est un brin nostalgique que je réalise combien éphémère, mais d’une indéniable beauté, sont toutes ces histoires qui forgent, à travers le temps, la grande toile de nos expériences. L’histoire de la charpenterie maritime n’y fait pas exception. À travers une écoute attentive des récits des constructeurs et de leurs familles, les principaux dépositaires de ce savoir, se dévoile le mieux cette connaissance historique et humaine. C’est pourquoi ces rencontres ont été à la base de ce travail. Elles sont le point de départ et l’essence, tout comme elles en ont tissé le fil conducteur. Ces rencontres m’ont appris beaucoup plus que ce qui a été livré au long de ces pages. Pourtant il y a encore tant à découvrir. L’étude de cette époque où chaque canton avait ses constructeurs demeure un espace de connaissance presque intarissable et il ne tient qu’aux passionnés de notre patrimoine maritime de mettre en lumière d’autres faits, d’autres connaissances et d’autres histoires. On ne peut qu’être admiratifs de la créativité, de l’ingéniosité et du savoir-faire de ces artisans maritimes. » Jocelyne Landry

Jules Richard
Jules Richard, ami de longue date rencontré au secondaire à la polyvalente des Îles, est un homme aux multiples facettes. Après avoir enseigné la communication dans une école d’ingénieurs et travaillé dans le domaine de l’information, il consacre désormais son temps à des activités bénévoles dans un centre hospitalier, tout en nourrissant sa passion pour l’écriture. Auteur de plusieurs textes — La chasse aux containers, Les mystères de Bob Dylan, Marcel Proust, cœurs et autres bluettes, Journal de guerre, L’Ours qui tournait les pages, et tout récemment Paul-Émile Borduas — Jules se distingue par sa curiosité insatiable. Il observe attentivement les caprices de la vie, posant sur le quotidien un regard perspicace qui en révèle les nuances avec finesse et profondeur. Ses textes prennent souvent la forme de petits pamphlets, à la fois légers et réfléchis, véritables hommages au temps qui passe — et à l’art de le raconter.

Maxime Arseneau
Ancien professeur d’histoire et député à l’Assemblée nationale du Québec en 1998, a occupé le poste de ministre de 2003 à 2007. Ce gars de par chez nous se consacre désormais à la recherche et à l’écriture. Ses trois romans, qui explorent les origines du peuple acadien à travers les différentes vagues de migration, sont à la fois émouvants et riches en détails historiques. J’ai été particulièrement touché par la manière dont il aborde des thèmes comme la tendresse, la vie simple de ce peuple de pêcheurs, la pauvreté, la misère et la résilience — le tout porté par une précision remarquable et une grande richesse d’information. Il illustre avec justesse comment l’histoire tend à se répéter, notamment à travers le contexte de l’indépendance des États-Unis. La Vieille Douane est fière de mettre en lumière des auteurs et autrices passionnés par les îles. Cinq de ses publications sont disponibles à La Vieille Douane. : Le drame de Beaubassin, Théotiste Bourgeois aux îles de la Madeleine peupler l’espoir, Les enfants du Roy, les îles de la Madeleine et le tout récent La politique, Ne manquez pas cette occasion de découvrir des œuvres qui célèbrent notre patrimoine et notre mémoire collective.

Myriam Binette
« Isabelle, debout, v’là le printemps ! » Eh oui, le temps des semences est arrivé. Myriam Binette, née sur une terre maraîchère, a grandi les mains dans la terre et les petits pots de plantes. Myriam, c’est Binette et Filles au marché Jean-Talon, mais c’est aussi la fille qui prend racine aux Îles et qui donne un coup de main à Re-Utiles, entre autres, et à bien du monde.
Elle est surtout l’autrice de plusieurs ouvrages, tels que Bouquets, trucs et astuces d’une fleuriste, Météo insulaire et Météo urbaine. Chaque matin, elle prend le pouls de son environnement en publiant un poème sur Facebook. Elle a grandi avec les pivoines de sa grand-mère et le thé que celle-ci lui servait.
Peut-être irons-nous ensemble explorer la flore madelinienne, avec ses deux espèces de plantes carnivores : les sarracénies et le Coreme de Conrad, cette plante si rare, unique aux Îles de la Madeleine. D’ici là, plongeons-nous dans ces recueils si bien écrits — c’est du bonheur à l’état pur.

Raymond Landry
Conrad Landry, en passant par chez moi, a décidé de s’arrêter pour une petite jasette. Sa barber shop, située non loin, est un lieu où il a sans doute entendu de nombreuses histoires de madelinots. Cependant, la sienne est toute sauf ordinaire. Son récit est étroitement lié à celui de sa conjointe, Joan Smedley, une enfant de la guerre. Cette femme, marquée par les épreuves de son enfance, incarne la résilience et la force des générations passées. Leur fils, Raymond, raconte avec émotion l’histoire familiale, pleine de tendresse, de défis surmontés et d’amour inconditionnel.
À travers leurs témoignages, c’est un véritable voyage à travers l’histoire que Conrad et Joan offrent, leur rencontre à Londres lors de la deuxième guerre mondiale, une exploration des liens familiaux et de la vie sur l’archipel des Îles-de-la-Madeleine. Leur expérience unique riche en culture et en leçons de vie touche quiconque les écoute, rappelant à chacun d’entre nous l’importance de partager nos histoires et de célébrer notre héritage.
Leurs récits, à la fois personnels et universels, (le débarquement de Normandie deuxième guerre mondiale) nous rappellent que chaque vie est tissée de défis, d’espoirs et surtout de rencontres inoubliables. Une belle leçon d’humanité se cache derrière chaque mot échangé.
RAYMOND LANDRY est un conseiller renommé auprès des entrepreneurs et est l’auteur de plusieurs livres dans le domaine du management. EN PASSANT PAR LES ÎLES est l’un de ses premiers ouvrages plus intimistes où sa plume sert de levier au partage incarné de son vécu et celui de ses proches. Il s’est donné comme mission, par la transmission de son vécu, de donner au suivant.
Yvon Larochelle
J’ai la chance et le bonheur d’avoir pour voisin un poète : Yvon Larochelle. Tête de vent, son petit recueil de poésie et autres lacets détachés, c’est la boîte au complet de Prismacolor qui fait rêver l’artiste en moi. « Les gens heureux attrapent des couleurs pour les mettre dans des crayons, sortent les idées de leur boîte pour les donner au vent. »
« Une poésie imagée, inspirée de l’immensité boréale des Îles-de-la-Madeleine. Le premier rivage au nord de l’âme.»
Imageur impénitent.
Multi-indiscipliné, éternellement fasciné
par la possibilité de coder un sentiment en image;
En ai couché quelques-unes sur un lit de papier;
Les silencieux ont quelque chose à dire.
Né en 1956, grandi à Québec.
Il vit aux Îles de la Madeleine depuis 1978. Il a exploré le dessin, l’illustration, le cinéma d’animation, la communication graphique, le chant, et plus récemment, l’écriture.
Je crois en l’art, et je suis pratiquant. Yvon Larochelle